Femmes Pro-Forêts : renforcer la résilience climatique au Parc national du Moyen-Bafing, en Guinée

Femmes Pro-Forêts (2023-2026) est un projet de développement international porté par UPA Développement international (UPA-DI), en partenariat avec la Chaire de recherche du Canada en écologie écologique, et financé par Affaires mondiales Canada. D’un point de vue institutionnel, le projet FproF a développé plusieurs alliances, dont la principale est celle avec le ministère de l’Environnement et du Développement durable (MEDD) et son organe de gestion des aires protégées, l’Office guinéen des parcs nationaux et Réserves de Faune (OGPNRF).

L’objectif ? Renforcer la résilience climatique de 5 000 femmes et jeunes femmes vulnérables vivant dans et autour du Parc national du Moyen-Bafing (PNMB), en favorisant l’adoption de solutions fondées sur la nature.

Pour l’atteindre, 3 axes principaux sont déployés :

  • L’adoption accrue des solutions fondées sur la nature soutenant la biodiversité forestière

  • L’amélioration durable des opportunités économiques pour les femmes et les jeunes femmes à partir des solutions fondées sur la nature;

  • La gouvernance inclusive et équitable accrue de la biodiversité forestière.

 

Le Parc national du Moyen-Bafing : un joyau écologique menacé

Crédit photo : UPA-DI

 

Créé officiellement en 2021, le PNMB est situé dans la région de Labé, au nord de la Guinée.

Il se distingue par :

  • Sa population exceptionnelle de chimpanzés d’Afrique de l’Ouest, l’une des plus importantes de la région.

  • Son rôle stratégique dans l’approvisionnement en eau pour l’Afrique de l’Ouest, notamment pour le bassin du fleuve Sénégal.

Mais ce parc est fragilisé par :

  • Les effets du changement climatique : sécheresses prolongées, baisse des débits des cours d’eau, perte de fertilité des sols.

  • La culture traditionnelle itinérante sur brûlis des 405 villages présents dans le parc qui entraine de la déforestation.

 

Dans ce contexte, Habitat a été chargée d’identifier les zones de haute importance pour la conservation de la biodiversité forestière et d’orienter la reforestation en appliquant les concepts de résilience face aux changements climatiques.

Où protéger et restaurer ?

2. Zones de haute importance pour la biodiversité 

Des données d’observation d’espèces emblématiques (chimpanzés, buffles, léopards, babouins, phacochères…) ont été croisées avec les types d’écosystèmes pour identifier les corridors écologiques et les points chauds de biodiversité : 

1. Cartographie des écosystèmes 

À l’aide d’images satellites, les écosystèmes du parc ont été classés : 

 

📌 Prochaine étape (2025-2026) : Habitat évaluera les services rendus par ces milieux.

  • Recharge des nappes phréatiques (lutte contre la sécheresse) 

  • Protection contre l’érosion (soutien à l’agriculture et amélioration de la qualité de l’eau) 

  • Pollinisation (production agricole et biodiversité) 

L’objectif est d’identifier les zones prioritaires pour l’implantation de solutions fondées sur la nature les plus adaptées à la réalité locale.

 

Quoi planter ? Une approche scientifique qui intègre les savoirs locaux

Des consultations d’expert.e.s en Guinée ont permis de documenter ces traits fonctionnels et d’ajouter des critères socio-écologiques

  • Comestibilité des fruits 

  • Intérêt pour les chimpanzés 

  • Résistance aux maladies 

  • Période de fructification 

  • Importance culturelle ou économique pour les communautés 

Au lieu de classer les arbres uniquement par espèce, Habitat les a regroupés selon leurs caractéristiques fonctionnelles

  • Densité du bois 

  • Taille des graines 

  • Surface foliaire 

  • Teneur en azote 

  • Résistance à la sécheresse, aux feux, à l’ombre, etc. 

Cette approche permet de sélectionner des espèces résilientes face aux conditions climatiques futures et de favoriser une haute diversité fonctionnelle.

Crédit photo : UPA-DI


Comment ces résultats sont-ils utilisés sur le terrain ?

  1. Les résultats ont permis de cibler les zones prioritaires pour la reforestation, en collaboration avec les communautés.

  2. Les données sur la diversité fonctionnelle sont utilisées pour : 

  • Réaliser des inventaires forestiers 

  • Évaluer la résilience écologique des forêts locales 

  • Augmenter la diversité fonctionnelle lors de plantation

3. Plusieurs pépinières communautaires ont été mise en place avec les espèces les plus pertinentes afin d’initier la plantation participative avec les communautés locales.



Un engagement à poursuivre

En plaçant les femmes et les communautés locales au cœur de la protection du Parc national du Moyen-Bafing, ce projet démontre qu’il est possible de concilier développement économique, résilience climatique et conservation de la biodiversité. Habitat poursuivra ce travail dans les prochaines étapes, en renforçant les capacités locales et en déployant des solutions durables.

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