Plus de 11 000 sites de restauration potentiels dans la CMM!

Montréal - Le 8 octobre 2021 - Alors que seulement 3 % des milieux naturels terrestres du territoire de la CMM font l'objet d'une protection officielle, une étude de la jeune pousse Habitat a recensé plus de 11 000 sites potentiels pour la restauration écologique par le reboisement. Cette constatation fait partie d'un nouveau rapport publié cette semaine par l’entreprise de service conseil en environnement, qui évalue l’impact de différentes cibles et scénarios de conservation pour la protection et la restauration des milieux naturels de la CMM. 

Ce rapport présente une étude de grande envergure et dont chaque scénario a été évalué selon les critères suivants : la biodiversité, les espèces à statut précaire, l’adaptation à la crise climatique, le potentiel de restauration et la susceptibilité au développement, la connectivité écologique et le maintien des fonctions hydrologiques. Réalisée en collaboration avec la division québécoise du Fonds Mondial pour la Nature (WWF-Canada), l’étude démontre d’abord qu’il est prioritaire de protéger les écosystèmes naturels restants de la CMM, qui représentent 24,9 % du territoire, mais surtout le besoin d’aller au-delà des mesures de protection et de conservation pour assurer l’intégrité écologique du territoire. 

Des analyses géomatiques ont permis d’identifier plus de 11 000 sites en friche qui pourraient être aménagés pour la conservation et contribuer à la résilience des écosystèmes. Parmi ces sites, une analyse de la qualité des habitats pour la biodiversité et de leur capacité à résister à l'invasion d’espèces exotiques a ciblé 1 245 sites prioritaires pour la restauration au sein des 82 municipalités de la CMM. Les MRC ayant la plus grande superficie de sites de restauration potentiels sont Laval, Mirabel et Longueuil.

Les actions de restauration sur ces terrains pourraient grandement contribuer à atteindre l’objectif du Plan Métropolitain d’Aménagement et de Développement de porter à 30 % la proportion de la superficie terrestre de la CMM en couvert forestier. Cependant, les terres en friche ont aussi une grande valeur écologique pour la biodiversité (par exemple, pour certaines espèces vulnérables et menacées ou pour la pollinisation) et ne devraient pas toutes être reboisées.  

« L’étalement urbain provoque de grandes pressions sur les habitats et sur la biodiversité, en plus d'avoir fortement augmenté la fragmentation du territoire » rappelle Christian Messier, professeur à l’Université du Québec en Outaouais et à Montréal et cofondateur d’Habitat. En effet, entre 1985 et 2015, la superficie urbaine a augmenté de près de cinq fois plus que celle recensée pour les milieux terrestres protégés. La protection et la conservation des milieux naturels font alors partie des enjeux fondamentaux de la CMM, mais à la lumière de cette étude, il apparaît clair qu’il faut également concentrer des efforts significatifs à la restauration principalement via le reboisement de milieux naturels à fort potentiel de revalorisation, en utilisant une grande diversité d’espèces d’arbre.

« L’étalement urbain des dernières décennies a entraîné l’isolement de plusieurs fragments naturels et la perte de 80% de la connectivité écologique dans la région. En restaurant les sites en friche de la CMM, on peut grandement améliorer les fonctions écologiques des écosystèmes, notamment en bonifiant la connectivité avec les milieux environnants. Les paysages connectés contribuent à garantir la résilience des écosystèmes et de la biodiversité qu’ils abritent face aux pressions environnementales croissantes », affirme Andrew Gonzalez, cofondateur d’Habitat et professeur au Département de biologie de l’Université McGill. 

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